Maintenir les gens à domicile: tout un programme! Mais qui va payer?
Source : Le Jeudi
Publication date : 10/08/2015
Conformément à sa vocation, Luxinnovation soutient les efforts de recherche & développement des entreprises qui visent les personnes plus âgées autant que les autres projets. L'agence est aussi associée au programme européen «Active and assisted living», qui vise à maintenir les personnes âgées deux ans de plus à domicile en bonne santé, grâce à l'aide des technologies de l'information. « Deux années de moyenne d'âge, à l'échelle de la population, c'est en fait un effort considérable », note Pascal Fabing, responsable des programmes de financement nationaux chez Luxinnovation. Selon lui, le Luxembourg ne manque pas d'atouts dans le développement de programmes destinés à sécuriser la vie des seniors. Les deux principaux sont les connaissances poussées dans le secteur IT et le savoir-faire en matière de protection de données, médicales notamment.
Si on prête volontiers aux plus âgés des revenus confortables, l'élaboration d'un modèle commercial pour les produits les concernant ne va pas nécessairement de soi. Il paraîtrait logique que les organismes de sécurité sociale financent les moyens qui permettent de maintenir chez elles des personnes non (encore) dépendantes. Ce n'est pourtant pas la première inclination de l'assurance-maladie des différents pays européens, souvent préoccupée d'abord par la réduction de ses dépenses.
Plus dure sera la chute
Mais les bonnes idées ne manquent pas, et certaines arrivent à se tailler un marché. C'est le cas de Tarkett, société qui a mis au point une solution pour détecter les chutes, un des principaux dangers pour la personne plus fragile. L'application actuelle est destinée aux résidences de personnes âgées, mais pourrait un jour dépasser ce cadre. Le système, étudié à Wiltz et testé pour homologation en France, fonctionne grâce à des capteurs dans le sol, même sous la douche. Et n'a pas ce côté envahissant des caméras et détecteurs thermiques, qui transforment un habitat en terrain de jeu pour Big Brother. « On est prévenu si le sujet de la surveillance fait une chute, si une autre personne s'est introduite dans la pièce. Les aidants disposent d'une application de contrôle sur leur smartphone. C'est un système à fort potentiel », estime Pascal Fabing. Il suit aussi attentivement un projet d'origine hongroise qui vise, via des jeux électroniques, à assurer un suivi des performances intellectuelles de la personne vieillissante. Egalement en développement, sous la houlette du List, un projet de coaching sportif à distance par vidéoconférence, pour groupe de trois ou quatre personnes.
« Oui, les techniques existent. Encore faut-il les exploiter de façon ergonomique et fonctionnelle, que leur utilisation par un public moins accessible soit intuitive. C'est tout l'enjeu du développement de ces projets. »
T. N.