Les trois piliers de la formation

La maison de la formation du patronat joue à fond la carte des synergies et des partenariats.

Source : Le Jeudi
Publication date : 11/19/2015

 

La House of training, c'est la fusion des offres de formation de la Chambre de commerce et de l'ABBL et de leurs bras armés respectifs – l'IFBL (Institut de formation bancaire, Luxembourg) et la LSC (Luxembourg School of Commerce) – annoncée en novembre 2014. Avec un tel ADN, pas étonnant que ses initiateurs insistent sur une double approche privilégiée par cette nouvelle structure qui se veut ouverte: fédérative et intégrative.

De fait, trois acteurs de poids dans le paysage de la formation ont décidé de désormais passer par la maison de la formation pour dispenser leurs enseignements: le List (Luxembourg Institute of Science and Technology), l'Ordre des architectes et des ingénieurs conseils (OAI) et Energieagence.

Un autre acteur a décidé de faire maison commune, mais en intégrant directement l'édifice: l'ATTF (Agence de transfert des techniques financières) qui est officiellement devenue le troisième pilier de l'institution. Cette agence est spécialisée dans l'assistance technique en matière financière.

A mi-chemin se trouve également la Chambre des métiers qui réfléchit à intégrer sa propre offre de formation. Ira-t-elle jusqu'à l'intégration? A voir.

Au rayon des projets, la House of training travaille actuellement à l'élaboration d'une nouvelle offre en matière d'ICT, un secteur pour lequel le marché est en retard, ce qui contraint les entreprises à envoyer leurs employés en formation à l'étranger. Une hérésie pour les responsables de la maison qui travaillent sur le sujet avec l'ISEC et le centre de compétences de la formation de l'industrie. Une initiative identique est lancée vers le secteur du bâtiment.

Cette ouverture est-elle également dirigée vers les opérateurs privés du secteur de la formation? Fernand Ernster, vice-président de la Chambre de commerce et co-président de la House of training ne l'exclut pas. Mais, sachant que son institution a choisi comme forme juridique celle de la fondation et que son but n'est pas de faire des bénéfices mais de couvrir les frais, les perspectives semblent limitées de ce coté-là.

Sur le terrain

Et l'offre de formation dans tout cela? Elle est conséquente avec en catalogue 800 formations – dont 400 déjà planifiées – dans 10 secteurs d'activité et 8 domaines transversaux, le tout dans les 4 langues véhiculaires du pays, le luxembourgeois, le français, l'allemand et, nouveauté, le portugais. Le tout assuré par 500 formateurs.

La nouvelle offre est disponible sur le site de la House of training (www.houseoftraining.lu), un site refondu et désormais plus interactif. On y trouvera notamment les supports de cours et toutes les informations sur son parcours de formation. Des formations pensées – et c'est ici l'ADN de la Chambre de commerce et de la LSC qui s'exprime – pour aider les entreprises et répondre aux attentes de l'économie. «Notre ambition est de devenir le partenaire de référence dans la formation professionnelle continue pour l'économie luxembourgeoise» , précise Fernand Ernster qui insiste sur la proximité avec le terrain et la nécessaire écoute du marché.

Opérationnellement parlant, la House of training est une fondation autonome et juridiquement indépendante de ses fondateurs, dont la gestion a été confiée à Nico Binsfeld, le CEO. Il est aidé par trois «business managers», Muriel Morbé (en provenance de la LSC), Werner Eckes (en provenance de l'IFBL) et Ben Lyon (en provenance de l'ATTF). La fondation compte actuellement 30 employés, en provenance de ses trois piliers et occupe les anciens locaux de Luxinnovation au sein de la Chambre de commerce.

Aux côtés de ce management, on trouve deux commissions consultatives sectorielles. Une pour le secteur banque et finance émanant de l'IFBL et une – en cours de formation – pour le secteur commerce, industrie et services, émanant de la Chambre de commerce.

Karin Scholtes, qui préside la première de ces commissions et qui est également co-présidente de la House of training, explique l'intérêt de la chose: «Ces commissions revêtent un rôle central dans la stratégie de développement de l'offre de formation. Leur fonction consiste dans l'orientation du développement des programmes de formation ciblés pour les secteurs qu'ils représentent, et ce, avec l'objectif de fournir des réponses adéquates aux besoins spécifiques de ces secteurs, tout en tenant compte des réalités du terrain.»

Nico Binsfeld table cette année sur 20.000 inscriptions pour un chiffre d'affaires de l'ordre de 8 millions d'euros.

Marc Fassone

 

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