Maximiser les potentiels

C’est le but du centre de compétence national pour matériaux composites

Source : Lëtzebuerger Journal
Publication date : 12/19/2015

 

Après le «Materials cluster», place au «National Composite Centre - Luxembourg» ou en abrégé NCC-L. L’outil est destiné à doper le secteur des matériaux innovants en générant, au Luxembourg, de nouvelles innovations. En janvier, le professeur Philippe Dubois arrivera tout droit de l’Université de Mons (UMons) en Belgique pour diriger ce centre de compétences qui compte déjà 40 ingénieurs. «On veut grimper très vite à 60 personnes voire davantage dans le centre», a fait savoir hier Dr. Gabriel Crean, le CEO de LIST.

Le Luxembourg Institute of Science and Technology est en effet impliqué dans cette structure qui mêle acteurs publics et privés. À la tête du projet, on retrouve le Haut comité pour le soutien, le développement et la promotion de l’industrie. Luxinnovation, l’Université du Luxembourg (Uni.lu), le Ministère de l’Économie et le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche complètent le tableau. «Les publications scientifiques ne génèrent pas d’emploi», a souligné le Dr. Gabriel Crean. Selon lui, «on doit prendre notre place au niveau européen le plus vite possible». Un point de vue partagé par le secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche, qui a appelé hier à «créer une visibilité internationale». Marc Hansen a aussi souligné l’importance de valoriser les résultats des recherches dans l’économie luxembourgeoise. Une condition d’ailleurs primordiale pour l’octroi de certaines aides au développement de projets, selon la secrétaire d’État à l’Économie, Francine Closener.

Activité soutenue

Le secteur des matériaux emploie actuellement 1.600 salariés et génère près de 400 millions d’euros de revenus. Au total, le budget dédié à ce nouveau centre de compétence s’élève à 100 millions d’euros, à la charge à la fois de structures publiques que privées, comme les sociétés Goodyear, DuPont ou encore Delphi. Sur cette enveloppe, 11,5 millions d’euros sont destinés à l’équipement. Établi à Bascharage, où se situent d’ailleurs les laboratoires du LIST, le NCC-L pourrait déménager ultérieurement à Belval, a laissé entendre Marc Hansen. Mais pour l’instant, l’heure est au démarrage d’une structure où les projets de recherche sont déjà en cours. En ce moment, le centre de compétences planche sur les «bio composites», à savoir l’alliage de différents composants avec des matériaux bio. «Cela répond à un grand besoin des entreprises», a insisté Georges Thielen du Materials Cluster. D’autres travaux sont aussi dans le pipeline comme autour du recyclage, notamment.

 

À PROPOS DE PHILIPPE DUBOIS

Une pointure dans son domaine


Le Dr. Philippe Dubois est chercheur en chimie et ingénierie des matériaux polymères. Il est le vice-recteur à la Recherche au sein de l'UMons, l'Université de Mons (Wallonie). Diplômé des universités de Namur et Liège, il a réalisé un post-doctorat aux Etats-Unis. Ensuite, il a été nommé chercheur FNRS rattaché à l'ULg. Il a mis en place le Service des Matériaux Polymères et Composites à l'UMons, et il dirige actuellement le plus de 160 chercheurs au sein du Centre d'innovation et de Recherche en Matériaux Polymères. Outre l'UMons, l'intéressé enseigne à Namur, aux Etats-Unis, en Arabie Saoudite et en Chine. Il y a quelques jours, il a reçu le prix quinquennal du FNRS pour les sciences appliquées. Il est aussi membre de l'Académie Royale de Belgique depuis 2010. 

CATHERINE KURZAWA

 

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