De nouvelles méthodes de culture sont étudiées avec des partenaires internationaux. Elles permettent de cultiver de plus grandes quantités de plantes et de consommer moins d’eau et d’énergie.
Source : virgule.lu
Date de publication : 28/04/2024
Daryl Fuchs et Manuel Arrillaga ont créé la Fësch-Haff à Greiweldange il y a deux ans. L’idée était alors d’expérimenter la technique de l’aquaponie afin de cultiver des fruits et des légumes pour le marché local luxembourgeois, indépendamment des saisons. Le nom lui-même indique de quoi il s’agit. L’aquaculture est l’élevage d’organismes aquatiques et l’hydroponie est la culture de plantes dans l’eau. Dans la pratique, on cultive surtout des salades qui flottent dans un grand bassin d’eau.
L’eau elle-même étant enrichie par les excréments des poissons, qui servent pour ainsi dire d’engrais et de nutriments pour les plantes. Une technologie développée en interne a permis de passer des excréments d’animaux à une matière première précieuse.
Mais ils ont désormais une nouvelle idée, qui sera testée dans le cadre d’un groupement de recherche international. En collaboration avec le LIST (Luxembourg Institute of Science and Technology) ainsi que l’Université de la Bundeswehr à Munich et l’University College Dublin en Irlande, le projet a été officiellement lancé ces jours-ci. Les partenaires apportent leurs compétences respectives afin d’obtenir un résultat optimal.
Utiliser le lisier de façon judicieuse
L’idée de la nouvelle méthode découle des connaissances acquises jusqu’à présent. Au lieu des déjections des poissons, c’est cette fois le lisier des vaches qui doit nourrir les plantes.
Le même principe peut être appliqué à la culture en serre. Les idées de la nouvelle méthode découlent des connaissances acquises jusqu’à présent. L’idée est simple en soi: chaque année au printemps, les agriculteurs épandent du lisier pour fertiliser les champs et les cultures dans le cadre d’une réglementation stricte. Comme il est possible de cultiver plus de plantes qu’avec les cultures traditionnelles, et ce toute l’année, les fermes peuvent être soulagées par l’augmentation de l’écoulement du lisier.
Bien que le procédé précédent ait déjà entraîné une consommation d’eau nettement inférieure à celle de l’agriculture conventionnelle, le nouveau procédé utilise encore moins d’eau et donc moins d’énergie. Un autre inconvénient des bassins d’eau utilisés jusqu’à présent est également éliminé.
Si une erreur se produit dans un bassin, le dommage est relativement important. En collaboration avec les scientifiques des partenaires impliqués et avec le soutien du Fonds national de Recherche, il s’agit maintenant d’explorer, dans une phase expérimentale, différentes possibilités d’optimiser le procédé.
Une première installation expérimentale a déjà été construite à Gostingen. L’objectif reste toutefois le même. Il devrait ainsi être possible de produire une grande partie des besoins en légumes frais de notre pays de manière durable et en économisant de l’énergie.
Franck Weyrich