L’Association Da Vinci organisait samedi la Journée de l’ingénieur
Source : Lëtzebuerger Journal
Date de publication : 25/01/2016
Le paradoxe mérite d’être souligné: alors que notre société est inondée de technologies, les jeunes ont de plus en plus tendance à délaisser les sciences dures dans leurs études. Pourtant, «le diplôme d’ingénieur est l’un de ceux qui permettent le plus aisément d’accéder à un emploi», a souligné samedi le président de l’Association Da Vinci, Marc Solvi. À l’occasion de la 57ème Journée de l’ingénieur, l’accent a été mis sur deux chantiers majeurs pour le secteur: la promotion du métier d’ingénieur et sa diversification.
Lente féminisation
Les chiffres valent mieux qu’un long discours: l’an dernier, 44 nouveaux membres ont intégré l’a.s.b.l. dont six femmes seulement. Pourtant, selon Marc Solvi, la profession se féminise et «un grand nombre d’entreprises souhaite recruter des ingénieurs de sexe féminin - mais ne peuvent le faire, faute de candidates». Le président entrevoit donc davantage d’opportunités pour les femmes que pour les hommes sur un marché aux nombreux atouts.
«Les ingénieurs ne connaîtront pas la crise», a assuré Marc Solvi samedi, soulignant leur rôle clé dans le développement des innovations scientifiques et techniques. La possibilité d’employabilité à l’étranger est un autre atout, tandis qu’au Luxembourg, «le métier d’ingénieur continuera à contribuer à la richesse économique de notre pays», a ajouté le responsable.
Les jeunes dans le viseur
Et pour faire porter le message au-delà des murs de la Chambre de commerce où le rendez-vous était donné samedi, l’a.s.b.l. a déployé le «Wëssensatelier»: une série d’ateliers pédagogiques destinés aux jeunes âgés de huit à douze ans pour les intéresser aux technologies et aux sciences, avec l’objectif qu’ils poursuivent leur formation dans ce domaine.
Entièrement gratuites, ces activités permettent aux jeunes d’explorer l’univers des technologies via des activités ludiques. Ils sont encadrés par des professionnels et complétés par des visites d’entreprises. «Les travaux en atelier ont débuté en automne et connaissent un succès au-delà de nos espérances», s’est félicité Marc Solvi.
Et pour séduire les adolescents, l’a.s.b.l. a organisé l’an dernier les «Engineering Trainee Days»: deux journées de stage en entreprise destinées à promouvoir le métier d’ingénieur ou de scientifique. Cette 5ème édition a été orchestrée de concert avec l’a.s.b.l. Jonk Entrepreneuren Letzebuerg, et une quarantaine d’élèves du secondaire supérieur venus de seize établissements différents y ont participé dans 19 entreprises différentes.
Forte de plus de 3.000 membres, l’Association Da Vinci a.s.b.l. Luxembourg est née de la fusion l’an dernier de trois organisations historiques d’ingénieurs: l’ALIAI (Association Luxembourgeoise des Ingénieurs, Architectes et Industriels) créée en 1987, l’ALI (Association Luxembourgeoise des Ingénieurs) fondée en 1935 et Tema.lu (Technology Managers Luxembourg), qui a vu le jour en 1935.
S’y ajoute l’OAI (Ordre des Architectes et Ingénieurs-Conseils), qui est un partenaire historique de l’ALIAI.
GABRIEL CREAN Recherche et innovation: un cocktail indispensable Invité par l'Association Da Vinci, le CEO de LIST a souligné samedi l'importance de la recherche et de l'innovation dans le tissu économique. En Chine, les dépenses en recherche & développement (R&D) sont proportionnellement deux fois plus élevées qu'au Luxembourg, a souligné Gabriel Crean dans son allocution. «Nous avons un besoin urgent de réindustrialiser l'économie», a insisté le dirigeant du Luxembourg Institute of Science and Technology, en rappelant que la part de la manufacture dans le total du PIB est passée de 15% en 1985 à 7% aujourd'hui. Pour y parvenir, le conférencier a isolé la niche de l'impression 3D et celle du big data, dans la foulée de la 4ème Révolution Industrielle. A ce propos, le Luxembourg pilote un projet européen concentré sur le big data et le high performance computing. |
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CATHERINE KURZAWA