Changement climatique
Source : Zeitung vum Lëtzebuerger Vollek
Date de publication : 08/12/2015
Il est clair qu'avec la COP 21 de Paris, on peut dire que ce sujet est actuellement, on ne peut plus, d'actualité.
Même si les effets du réchauffement climatique ne se font pas sentir de manière aussi dramatique que dans d'autres pays, cela ne signifie pas pour autant que le Luxembourg soit à l'abri.
C'est ainsi que, à en croire des chercheurs du Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST), il faut, pour les prochaines décennies, s'attendre à une sérieuse augmentation des précipitations durant la saison hivernale qui, selon eux, devraient passer de 241 mm à 276 mm, ce qui entraînerait évidemment un accroissement du risque et de l'ampleur des inondations.
Il semble que cette nouvelle préoccupe quelque peu le député Gérard Anzia, qui a interrogé Carole Dieschbourg, la ministre de l'Environnement, afin de savoir ce qui se fait actuellement, et quelles sont les mesures préventives que l'on envisage d'adopter dans le futur afin de réduire les risques d'inondation ?
La ministre rappelle que grâce au réseau de mesure d'une trentaine de stations hydrauliques, l'Administration de la Gestion de l'eau (AGE) est en mesure de maintenir sous surveillance permanente le niveau des eaux des cours d'eau du pays, et qu'il est possible de prendre connaissance de la situation en temps réel en consultant le site www.inondations.lu. De plus il y a moyen, à l'aide d'un modèle de prévision des niveaux d'eau, de prévoir l'évolution des débits et, de ce fait, d'alerter si nécessaire les résidents des zones à risque, afin d'arriver à limiter ainsi, autant que possible, les pertes tant humaines que matérielles.
Elle explique aussi que, dans le cadre du projet transfrontalier «Gestion des crues et des étiages dans le bassin versant de la Moselle et de la Sarre» du programme opérationnel Interreg IV A «Grande Région», l'AGE a participé à une étude d'identification de l'impact du changement climatique sur les conditions hydrauliques dans ce bassin. Il en résulte que les précipitations en période hivernale devraient s'accroître de 8,4% dans nos régions, ce qui corrobore donc l'affirmation du LIST. Elle rappelle au passage que l'action de l'homme contribue également à accroître les risques d'inondation (zones urbaines à proximité des fleuves, imperméabilisation des sols...).
En matière de prévention, elle indique au député que l'AGE a édité un guide (Regenwasserleitfaden) qui présente des techniques permettant une gestion écologique des eaux pluviales, destinées à réduire les risques d'inondation. De même, l'AGE a publié, en collaboration avec les communes et administrations concernées, un projet de Plan de gestion des risques d'inondation, identifiant les mesures concrètes visant à améliorer la gestion de ces risques à tous les niveaux (prévision, prévention et protection), un outil fort utile au moment de prendre des décisions techniques, financières et politiques en la matière.
La ministre déclare que la priorité dans ce domaine est accordée aux mesures à caractère naturel (zones de rétention, de renaturation) qui, outre à protéger contre le risque d'inondations, présentent aussi un apport écologique non négligeable.
Enfin, elle rappelle qu'il existe aussi des cartes des zones inondables et des cartes des risques d'inondations indiquant les zones susceptibles d'être inondées en cas de crue et donc susceptibles de subir des dégâts éventuels, grâce auxquelles non seulement les experts, mais également les citoyens concernés peuvent savoir parfaitement à quoi s'en tenir. Il est bon de souligner que dans ces zones, tout volume de rétention perdu suite à une nouvelle construction doit être compensé, à proximité, afin de ne pas accroître les risques pour les voisins, et ce, tant en amont qu'en aval...
I.P.I