Le ministère de la Santé accorde une grande importance à la santé environnementale. Un enjeu majeur, clairement démontré à travers la collaboration étroite du ministère avec le Laboratoire national de santé (LNS) et le Centre hospitalier Emile Mayrisch (CHEM) lors du lancement du service national de médecine environnementale. Depuis lors, ce service a enregistré un nombre croissant d'admissions, avec un total de 126 admissions à partir du 17 novembre 2022, date de la première admission, jusqu'à la dernière admission, enregistrée le 7 juillet 2023. Cette tendance témoigne de la reconnaissance grandissante de l'importance de la santé environnementale dans le pays.
Le LIST est un établissement public de recherche, de développement et d'innovation dédié à la recherche scientifique appliquée, au développement technologique, au transfert de technologie et à la formation de haut niveau. Il dispose de compétences étendues dans le domaine de la santé environnementale, offrant ainsi des sources de synergies fructueuses avec le ministère de la Santé.
Ce Memorandum of Understanding (MoU) entre le ministère de la Santé et le LIST s'inscrit pleinement dans l'approche environnementale de la santé. Il reflète l'engagement du ministère à collaborer étroitement avec des partenaires scientifiques et technologiques pour promouvoir la santé environnementale. Le MoU établit un cadre de coopération visant à renforcer les capacités d'analyse, d'évaluation et de gestion des risques environnementaux auxquels la population est confrontée. Il favorisera également la recherche appliquée dans le domaine de la santé environnementale, en mettant l'accent sur la prévention des maladies liées à l'environnement. Cette collaboration permettra d'approfondir la compréhension des impacts de l'environnement sur la santé humaine et de développer des stratégies efficaces pour protéger la population contre les risques environnementaux.
Cette coopération prévoit la réalisation de projets visant à soutenir les politiques publiques dans le domaine de la santé, tant au niveau national qu'européen, ainsi qu'un soutien mutuel dans le cadre de projets de recherche nationaux et internationaux.
Dans un premier temps, la coopération se concentrera sur les projets en cours en épidémiologie microbienne et santé environnementale.
Le premier projet vise la mise en place et le fonctionnement d'une plateforme de surveillance de pathogènes viraux dans les eaux usées au Grand-Duché de Luxembourg. Depuis l'apparition du COVID-19, la détection des pathogènes dans les eaux usées est devenue une pratique courante pour surveiller les maladies infectieuses, en particulier pendant les périodes épidémiques. Les virus respiratoires que sont Influenza, VRS et SARS-CoV-2 constituent toujours des menaces en termes de propagation épidémique importante et potentielle surcharge des soins de santé. Les eaux usées donnent un signal précoce lorsque la quantité d'un pathogène augmente, précédant l'épidémie humaine de plusieurs jours. Le LIST s'est engagé à mettre en place une plateforme nationale de surveillance et à communiquer à l'Etat un résumé complet des résultats obtenus de la surveillance des eaux usées toutes les deux semaines. Depuis mars 2020, cette méthodologie a été développée et la surveillance se poursuit actuellement jusqu'au 166e rapport Coronastep, utilisant ainsi l'expérience accumulée pour étendre le système de surveillance.
Le second projet vise le suivi moléculaire de la présence de moustiques vecteurs au Luxembourg. Les moustiques sont en effet capables de transmettre diverses maladies. Ce programme de surveillance permettra de suivre la présence de moustique vecteurs de maladies en vue d'adopter les mesures de prévention adéquates. Le LIST sera en charge des analyses moléculaires sur des échantillons collectés par la Direction de la santé sur les sites du Logistic Hub de Bettembourg et de l'aire d'autoroute de Berchem Est. (cf. pièce jointe)
Par la suite, en fonction des besoins du ministère de la Santé, des thématiques spécifiques seront définies pour renforcer davantage la collaboration.
Le ministère de la Santé, comme le LIST s'engagent à échanger mutuellement des informations, des expériences et des connaissances relatives à leur collaboration, tout en respectant les dispositions de confidentialité. Des projets communs seront également mis en place, allant de l'identification à l'exécution, et des mécanismes de supervision et d'évaluation seront mis en œuvre.
Les coordinateurs désignés par le ministère de la Santé et le LIST faciliteront les échanges et assureront le suivi de l'exécution du MoU. Ils joueront un rôle clé dans la mise en œuvre des actions et des projets spécifiques, et proposeront des mesures visant à rendre la collaboration plus efficace.
Paulette Lenert, ministre de la Santé, se dit convaincue de cette collaboration stratégique et souligne que "celle-ci pourra servir de catalyseur dans la promotion de la santé publique et du développement de solutions innovantes dans le domaine de la santé environnementale et contribuera de manière significative à l'amélioration de la santé et au bien-être de la population luxembourgeoise."
Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Claude Meisch, a souligné: "Avec sa stratégie nationale de la recherche et de l'innovation, le gouvernement encourage des projets de recherche dans des domaines précis avec un fort potentiel socio-économique. En effet, la recherche doit contribuer à assurer aussi bien une diversification économique qu'un niveau de vie élevé, un système éducatif innovant, de meilleurs soins de santé pour la population et aussi un environnement sûr et écoresponsable. Le MoU signé crée des synergies novatrices entre les priorités de recherche du domaine de la santé et de l'environnement. Dès lors, je me félicite de cette collaboration très prometteuse".
"Le département Environmental Research and Innovation du LIST a acquis une grande expérience du suivi de microorganismes pathogènes dans l'environnement, notamment dans le cadre du suivi du coronavirus dans les eaux usées lors de l'épidémie. Ce genre de données est d'une très grande importance pour les pouvoirs publics dans le cadre de gestion de crises ou de surveillance de la dynamique des maladies infectieuses. Cette collaboration nous permettra de mettre au service des pouvoirs publics les solutions innovantes développées par les microbiologistes du département", indique Lucien Hoffmann, directeur du département.
De gauche à droite : Henry-Michel Cauchie, Robert Kerger, Jean-Claude Schmit, Etienne Jacqué, Lucien Hoffmann, Paulette Lenert, Claude Meisch, Dirk Fransaer, Tom Rausch
Director of Environmental Research and Innovation department
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