Une immersion dans le Luxemverse

Depuis que Facebook a annoncé son changement de marque sous le nom de Meta et qu'il a mis l'accent sur le "métavers" en tant que futur de l'internet, il y a eu un certain engouement autour de ce terme, dont la définition n'est pas nécessairement claire pour les utilisateurs. Le métavers décrit un gigantesque réseau de mondes virtuels ou augmentés, affichés en 3D et en temps réel, dans lesquels les utilisateurs peuvent être représentés par un avatar, plus ou moins personnalisable selon les plateformes. Ils peuvent se déplacer dans cet univers et rencontrer de parfaits inconnus ou des connaissances pour discuter, travailler, apprendre et s'amuser.

Surfant sur cette tendance, une équipe de chercheurs du LIST dirigée par Rod McCall, chef du groupe Visualisation & Interaction au sein du département IT for Innovative Services, a créé "Luxemverse", une représentation virtuelle et augmentée de Belval.

"Nous travaillons sur des modèles de réalité virtuelle et augmentée au LIST depuis de nombreuses années. Le Luxemverse est un jumeau numérique qui relie les deux dimensions", explique Rod. La réalité virtuelle offre une expérience digitale d'un environnement réel, tandis que la réalité augmentée offre des éléments virtuels sur le monde réel.

Nous avons testé le Luxemverse pour mieux comprendre de quoi il s'agit.

Équipés d'un casque de réalité virtuelle HTC Vive Pro, nous avons découvert la maquette 3D - ou jumeau numérique - de Belval, et avons immédiatement reconnu la Maison de l'Innovation. Au-dessus de la place qui sépare la Halle des Poches à Fontes de la Möllerei, un écran propose plusieurs types d'actions. A l'aide d'une télécommande, il est possible de pointer un endroit précis de la place et d'y ajouter des arbres, des lumières, des zones au sol qui produisent de l'électricité lorsque l'on marche dessus, des turbines électriques verticales, des murs végétaux, et même des lampes à base d'algues qui produisent de la lumière tout en absorbant du dioxyde de carbone.

Sur l'écran de droite, vous pouvez voir en temps réel l'évolution de l'absorption de CO2, de la production d'électricité et de la réduction de la consommation de CO2. Lorsque l'on retire le casque, il faut quelques secondes pour revenir à la réalité. Une première expérience de la réalité virtuelle très satisfaisante : c'est un outil fantastique pour identifier et anticiper l'impact environnemental de nos projets !

Passons à la réalité augmentée : à l'aide d'un casque Hololens2, nous nous sommes promenés dans le monde réel et avons observé les éléments augmentés que nous avions ajoutés au préalable dans une salle de conférence virtuelle. Nous pouvions même modifier ces éléments virtuels en tendant simplement la main et en saisissant un objet, puis en le déplaçant ou en le supprimant. Cette expérience réelle nous permet de valider les hypothèses de terrain émises précédemment dans la salle de conférence", explique Joan Baixauli, responsable de la partie "réalité augmentée" du projet.

Les deux réalités sont reliées par un serveur qui permet l'échange de données en temps réel. C'est l'un des plus grands défis de ce projet, car il n'existe pas de moyen standard de connecter les deux réalités", explique Mickaël Stefas, responsable de la partie "Réalité virtuelle" du projet.

Luxemverse pourrait être utile aux décideurs politiques et aux urbanistes qui ont besoin d'un modèle pour réorganiser un quartier. Des discussions sont en cours avec des partenaires potentiels dans la région de Belval. Les développements futurs incluent la possibilité d'interagir avec plusieurs personnes ou d'augmenter le nombre de salles de conférence avec des interactions collaboratives.

« Luxemverse n'est pas un métavers au sens de Facebook : ce n'est pas un réseau social. Mais à l'avenir, nous pourrions très bien envisager de connecter notre Luxemverse au Metaverse, » a conclu Rod.