Les chercheurs du LIST unissent leurs forces pour relever les principaux défis de la durabilité des sols.
Des vers de terre aux microalgues, de multiples êtres vivants peuplent nos sols et font de ce milieu un réservoir essentiel de biodiversité comme la base de notre sécurité alimentaire. Si l'un des maillons de la chaîne est fragilisé, c'est l'équilibre de l'ensemble de l'écosystème qui est affecté, avec des répercussions importantes sur son état de santé.
Au Luxembourg, comme dans de multiples régions du monde, ces écosystèmes sont confrontés à de nombreuses pressions telles que l'urbanisation, la pollution et l'érosion. Une bonne compréhension de leur fonctionnement est ainsi primordiale. Les sols assurent en effet un rôle important dans le stockage du carbone et le cycle des nutriments et représentent donc un compartiment important pour les questions liées au changement climatique et à la qualité de l'eau.
Afin de parvenir à une meilleure durabilité des sols, les chercheurs du LIST ont uni leurs forces pour fournir une approche holistique aux principaux acteurs du Luxembourg et au-delà. Au total, plus de 15 chercheurs et ingénieurs du LIST ont mis sur pieds un Groupe de travail pour mettre à profit leurs domaines d'expertise variés : écologie microbienne, bio-informatique, microbiologie industrielle, métagénomique et protéomique, agronomie, hydrologie, géochimie, microscopie, et bien d’autres encore.
« Que ce soit pour faire progresser la recherche et les méthodologies par le partage des connaissances ou soutenir et guider les agriculteurs et les administrations environnementales comme agricoles, il était essentiel pour nous de tirer parti de nos compétences complémentaires et de favoriser les interactions avec nos partenaires. C'est pourquoi nous avons décidé de créer ce Groupe de travail sur les sols », témoigne Aaron Firoz, chef du pôle Hydro-Climatological Observation and Sensing Technology de l’Observatoire pour le Climat, l’Environnement et la Biodiversité.
Après seulement deux mois d'existence, le Groupe de travail a décidé de profiter de la Journée mondiale des sols de décembre 2021 pour rencontrer ses principales parties prenantes et dévoiler ses activités de recherche diverses et prometteuses pour parvenir à une meilleure durabilité des sols. Une initiative accueillie avec beaucoup d'enthousiasme par plus de 100 participants du Luxembourg et d'ailleurs.
« Plus qu'un événement, cette première initiative a été l'occasion d’initier une nouvelle dynamique entre tous les acteurs concernés par la problématique des sols au Luxembourg. Par exemple, nous avons pu présenter nos travaux sur la qualité des sols luxembourgeois - dans l'espace et dans le temps - grâce à notre expertise complémentaire sur l'abondance des micro-organismes », explique Aaron.
L'une des voies de recherche du LIST sur les sols est en effet de développer de nouveaux outils utilisant les diatomées comme bioindicateurs des sols luxembourgeois. Ces microalgues sont connues pour être de bons indicateurs des conditions environnementales d’un milieu. De nombreuses avancées sur l'exploration de nouvelles espèces et les méthodologies d'identification restent néanmoins à faire. « Et, c'est précisément ce à quoi nous travaillons et contribuons en alimentant les bases de données actuelles avec nos résultats et nos connaissances, ainsi qu'en aidant à développer une telle plateforme », ajoute Carlos Wetzel, spécialiste de l'écologie des diatomées au LIST.
Assurer la durabilité des sols est un défi majeur. Même si toutes les questions soulevées ne peuvent être résolues, nous pensons qu'une approche holistique des sols permettra de mieux comprendre ces écosystèmes et de donner vie à de nouvelles méthodologies innovantes répondant à ces défis mondiaux.