Le Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST) et Myelin-H sarl travaillent en collaboration pour mettre au point une solution de soins de santé visant à faire entrer l'hôpital au domicile des patients, afin de rendre le suivi et la rééducation de la sclérose en plaques plus accessibles, plus précis et plus personnalisés.
La sclérose en plaques (SEP) est une maladie auto-immune chronique dans laquelle le système immunitaire attaque la myéline, une gaine protectrice qui entoure les fibres nerveuses. Cette perturbation ralentit ou bloque la transmission des signaux électriques dans le système nerveux, ce qui entraîne un large éventail de symptômes, allant de la fatigue à de graves problèmes de mobilité. La prise en charge de la sclérose en plaques est un enjeu majeur : 42 % des patients reçoivent un traitement inadéquat et les coûts de santé annuels peuvent atteindre 100 000 dollars par personne dans les cas les plus complexes.
Actuellement, l'examen de référence pour le suivi de la sclérose en plaques est l'imagerie par résonance magnétique (IRM) et l'analyse des biomarqueurs. Bien qu'efficaces, les examens IRM sont coûteux, prennent du temps et nécessitent souvent une hospitalisation. Pour de nombreux patients, ces obstacles se traduisent par des interventions retardées et des traitements mal adaptés.
Dr Zied Tayeb, Founder & CEO of Myelin-H, explique: « Myelin-H a mis au point un dispositif médical innovant (Software-as-a-Medical Device - SaMD) pour la surveillance à distance en temps réel et la neuroréhabilitation des patients atteints de sclérose en plaques. Cette plateforme d'interface cerveau-ordinateur intègre des jeux cognitifs mobiles, des capteurs portables et un apprentissage automatique avancé pour permettre aux patients de suivre leur état depuis le confort de leur domicile. Dans le cadre du projet R-MMS, ce dispositif fera l'objet d'une validation clinique en comparant sa nouvelle approche de surveillance à distance aux normes établies et aux pratiques cliniques courantes, y compris l'IRM, les scores EDSS et les analyses sanguines. »
En pratique, les patients participent à des jeux basés sur les neurosciences sur leurs smartphones ou leurs tablettes, tandis que des dispositifs portables recueillent des signaux biologiques tels que l'activité cérébrale, la fonction musculaire et les schémas d'élocution. Ces signaux sont traités par un moteur d'apprentissage automatique d'inspiration biologique - une technologie calquée sur le cerveau humain - afin de générer un score clinique complet. Les médecins peuvent accéder à ces données via un tableau de bord en temps réel, ce qui leur permet d'ajuster les traitements, de prédire les rechutes et d'intervenir rapidement si nécessaire. Outre le suivi, la plateforme génère également des programmes personnalisés de neuroréadaptation basés sur des jeux. Ces programmes, basés sur les résultats du suivi, ciblent les symptômes cognitifs et physiques en s'appuyant sur la neuroplasticité et complètent les traitements pharmacologiques afin d'améliorer les résultats pour les patients.
Djamel Khadraoui, leader de l'unité de recherche Reliable Distributed Systems, indique: « Nous développerons des technologies d'amélioration de la confidentialité pour le logiciel de pointe pour ce dispositif médical afin de respecter les réglementations et les normes telles que le réglement général de protection des données (RGPD) et de permettre à ce logiciel de fonctionner sur de multiples sites cliniques situés en Italie, en Belgique, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Ainsi, l'impact du projet dépassera les frontières du Luxembourg et de l'écosystème européen de la santé. »
Lucien Hoffmann, directeur scientifique du LIST, déclare : « Ce projet reflète notre engagement à créer des solutions pratiques et centrées sur le patient. Ici, nous ne nous contentons pas d'améliorer des vies, nous ouvrons également la voie à des systèmes de soins de santé plus efficaces. »
Le succès du projet R-MMS pourrait s'étendre bien au-delà de la sclérose en plaques. En effet, sa technologie pourrait être adaptée à d'autres maladies neurodégénératives telles que la maladie de Parkinson, créant ainsi un précédent en matière de soins de santé à distance, pilotés par l'IA.
Avec son mélange d'innovation high-tech et de conception centrée sur le patient, le projet R-MMS est sur le point de redéfinir ce qui est possible en matière de soins de santé.
Visitez la page consacrée au projet: R-MMS: Remote Monitoring of Multiple Sclerosis