Les insectes pollinisateurs, tels que les abeilles sauvages, les syrphes, les coléoptères et de nombreux autres insectes, procurent un large éventail d'avantages à la société. De plus en plus d’indicateurs témoignent cependant le déclin de la présence et de la diversité des pollinisateurs sauvages à l'échelle mondiale et régionale, en raison principalement des activités humaines. Par ailleurs, des lacunes importantes subsistent en termes de connaissances sur le statut et les tendances des insectes pollinisateurs. La surveillance de leur déclin, des causes et des impacts est l'un des objectifs de plusieurs initiatives nationales, européennes et internationales pour la conservation et l'utilisation durable de ces types d’insectes.
Le Luxembourg s'est engagé à prendre des mesures pour protéger les pollinisateurs sauvages et leurs habitats, tout comme pour développer, faciliter et mettre en œuvre des stratégies de conservation des pollinisateurs. Pour y parvenir, des données sont nécessaires pour évaluer comment les populations de pollinisateurs sauvages évoluent sur le long terme à l'échelle nationale et pour comprendre les impacts des changements environnementaux.
Le projet MONIPOL a l'ambition d'obtenir ces informations en mettant en place un suivi à long terme et à grande échelle garantissant l'obtention de données robustes sur les tendances des populations pour une série d'insectes pollinisateurs.
Chaque année, entre avril et septembre, les chercheurs du LIST étudient avec l'aide de plusieurs citoyens scientifiques les insectes pollinisateurs dans un ensemble fixe de sites à travers le Luxembourg. Ces sites ont été choisis au hasard pour représenter les conditions environnementales du pays. Dans chaque site, ils utilisent deux méthodes standardisées : les marches-transect et le pan-trapping.
Dans le premier cas, un observateur marche le long d'un chemin fixe de 2,5 km, identifiant et comptant tous les bourdons et papillons qu'il trouve. La seconde méthode, le pan-trapping, consiste à capturer des insectes dans des bols colorés remplis d'eau savonneuse, qui sont placés le long du transect des bourdons pendant 24 heures. Tous les insectes capturés, du plus petit au plus grand, sont comptés et identifiés en laboratoire, puis conservés pour des analyses ultérieures.
En développant ce programme de surveillance des pollinisateurs à l'échelle nationale, le projet MONIPOL générera de multiples avantages, tels que des avantages scientifiques (p.ex. la formulation de questions de recherche sur la biodiversité ou la fourniture de services écosystémiques), sociétaux (p.ex. la sécurité alimentaire, la protection des espèces et des habitats, l'éducation, l'engagement des citoyens), ou encore un soutien politique (p.ex. la contribution aux objectifs nationaux et internationaux de la politique de conservation), etc.
Pour toute question, veuillez contacter le Dr Lisette Cantu Salazar, coordinatrice du projet.